Le Dimanche 1er Octobre 2017, La Catalogne enclenchait une lutte d’indépendance face à l’Espagne.
Ce referendum illégal donna suite à des émeutes où les forces policières s’engagèrent à saccager les bureaux de vote créant ainsi la panique générale, la violence. Plus de 761 personnes ont été recueillies dans les hôpitaux et centres de santé. Les jours suivant, et jusqu’à aujourd’hui, la rue reste un lieu de manifestation, en attendant une réponse claire ou du moins un vrai dialogue entre la communauté autonome et l’Espagne. Mais, quand est-il de l’avis de l’Europe et du monde spectateurs de ces manifestations sanglantes et des propos politiques des deux partis intérieurs du pays ?
Le Monde va au fil des jours généraliser l’importance du sujet, ainsi il va commenter la position de l’Union Européenne, avec : « Catalogne : Pourquoi l’Union européenne refuse d’intervenir. » (06/10/2017), énonçant la neutralité des états face à la situation : « L’Union Européenne campe sur ses positions. Pas question d’intervenir ou de proposer quelque médiation que ce soit dans le conflit entre Madrid et les sécessionnistes catalans. » Démontrant alors que c’est à L’Espagne d’ouvrir un dialogue soutenant l’avis d’un porte-parole de la commission européenne disant : « Il s’agit d’une affaire intérieure à L’Espagne. » L’apport politique ou du moins la non-implication de l’Union Européenne et plus particulièrement la France était subtilement critiquée dans le journal catalan, La Vanguardia, dénonçait dans : « Préoccupation en Europe pour la Catalogne avec Barcelone comme protecteur du défi de l’Etat. »(22/09/17) le silence dans la salle de la commission européenne : « le silence officiel. ». Ils voulaient ensuite, essayer d’expliquer la réaction de la France, en évoquant la situation disons équivalente que représente la Corse encore une fois de manière sarcastique : « Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le gouvernement français, qui appuie de manière indubitable Mariano Rajoy. Les autorités françaises ne tiennent pas compte de l’indépendantisme catalane, -la question de La Corse est un cas à part. ». Une référence, citée par l’eurodéputé Alain Lamassoure, va reprendre cette idée et apparaître dans le même article du journal Le Monde : « Vous imaginez Sarkozy accepter une médiation de Juncker [le président de la Commission] dans une crise avec La Corse ? C’est impensable. » L’ironie réside alors dans la citation qui se situe juste après, d’un député des Pyrénées-Atlantiques dans les années 1980, puisque Le monde va évoquer aussi, le rapport France-Rajoy : « Pas question de proposer nos services à Rajoy, cela l’affaiblirait et on donnerait raison à Carles Puidgemont. » De ce fait, ce qu’aurait énoncé le journal catalan de manière assez crue ne serait pas totalement faux. Aussi, un autre cas de comparaison, fait son apparition dans les deux journaux, celui de Bruxelles, dont l’autonomie s’est faite au XXème siècle. Alors que le journal La Vanguardia avançait l’idée que Bruxelles était en faveur du gouvernement espagnol : « La représentation diplomatique espagnole de Bruxelles a intensifié le contact avec les correspondants pour expliquer le point de vue espagnol. » Le Monde lui, prône encore la neutralité : « A Bruxelles, comme à Paris ou Berlin, pas question, malgré la profondeur de la crise et la rigidité de Madrid, de légitimer une velléité d’indépendance, de peur d’ouvrir la boîte de pandore des revendications régionales. » Quant à El Pais, journal espagnol, « La Russie a gagné le referendum selon l’éditorial de ‘The Washington Post’. » (03/10/17) L’implication de la Russie dans le referendum et la critique des Etats-Unis sur le mouvement politique indépendant vont être exposés : « […] Moscou perçoit le mouvement catalan comme un autre moyen pour diviser et déstabiliser l’Occident démocratique. » insistant sur l’implication de la Russie une fois encore : « Le Kremlin a employé des nouvelles tant fausses que vraies pour couler, diviser et aggraver la tension en Catalogne. D’une autre partie, les moyens financés par le gouvernement russe ont donné une couverture tellement intense comme partiale aux évènements. » Il est clair que les espagnols semblent remettre en cause la « complicité russe-catalane. » Mais bien sûr un parallèle avec la Russie s’appuyant sur le journal Américain ; « The Washington Post » était nécessaire : « Les uniques appuis des nationalistes catalans sont les séparatistes écossais, le gouvernement Vénézuélien, les services de renseignements syriens et la propagande Russe. » Propos ici complètement ironique puisque tous les partis indépendants, du moins « à problèmes », sont cités. En contrepartie, La Vanguardia aura aussi cité un journal « anglais », cette fois-ci britannique ; The Guardian, il était question de reprendre un propos de Carles Puidgemont, président de la région catalogne, accusait Mariano Rajoy de manipuler la loi : « Dans toute l’Europe, l’Etat de droit accepte comme garantie nos droits et libertés, mais le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, est entrain de manipuler la loi. »
Alors qui à tort ? Qui a raison ? Personne ne sait vraiment ou n’ose s’interposer, La Catalogne attend toujours et reste frustrée face aux actes de violences policières, l’Espagne a l’air dépassée, les habitants manifestent leur peine due au déchirement en cours. L’Europe reste à l’écart car les différentes nations ont leur propre intérêt et estiment ne pas vouloir déclencher une révolte générale (ex : France/Corse ou encore Italie/Lombardie et la Vénétie.) Les pays anglo-saxons restent critiques et craignent la chute de la démocratie, chute soutenue par La Russie qui cherche à diviser l’Europe. Pour finir, ce que dit La Vanguardia laisse subtilement le doute sur les craintes qui pèsent sur l’Europe : « A Paris, la grève contre les contrats de travail. A Barcelone, la crise indépendante au rouge vif. A Milan, les classes moyennes -égoïstes ? – Fatigué du gouvernement ? – Qui demandent plus d’autonomie. Questions Européennes. »
Ady.A, Term L