Ce lundi 25 mars, une représentation des Suppliantes du poète antique Eschyle à la Sorbonne a été empêchés à cause des militants anti-racistse. Les Suppliantes, ce sont les cinquante filles de Danaos qui refusent qu’on leur impose le mariage à leurs cousins, les cinquante fils de leur oncle Egyptos. Afin d’échapper au mariage, elles fuient d’Égypte et arrivent à Argos où elles demandent l’asile et la protection du roi. Il est d’abord réticent mais, quand elles lui expliquent qu’elles ont de sang grec, il consulte son peuple et accepte. C’est alors qu’arrive un héraut qui exige qu’elles le suivent, au nom des fils d’Égyptos. Elles refusent, et quand le héraut les menace, le roi d’Argos s’interpose et renvoie le héraut. En se retirant, ce dernier les menace de la guerre.
Une histoire sans tabou, ni irrespect, les acteurs ont décidé de jouer et de se déguiser en des femmes noir en recourrant à la pratique du blackface qui consiste à peindre son corps avec de la peinture noire.
« Il n’y a pas de malveillance mais au contraire une volonté de mettre en valeur les influences africaines. Vouloir gommer cet héritage, c’est ça le contresens, la déformation historique“, plaide auprès de Marianne le metteur en scène, se désolant : “Ces associations importent une problématique raciste américaine dans une culture méditerranéenne qui est au contraire celle du mélange”.
Mais ce n’est pas l’avis du CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) et de l’UNICEF(Fonds des Nations unies pour l’enfance )qui crient au racisme, plus de cinquantaines militants d’autres associations sont venus manifestés comme le LDNA ou le BAN et ont bloqué l’accés à la salle sous prétexte que la représentation des Suppliantes se trouvait dépeinte en “propagande afrophobe, colonialiste et raciste”
Le combat sur ce sujet racial ne s’arrête pas car le jour suivant, la Sorbonne dénoncait dans un communiqué “une atteinte très grave et totalement injustifiée, à la liberté de création“et assure à la troupe Démodocos qu’une nouvelle représentation de la pièce serait organisée, “apporte son soutien plein et entier au metteur en scène de cette pièce, aux actrices et acteurs et à toutes les personnes impliquées dans l’organisation de cette représentation“, et regrette “un contresens total“.
Donc jusqu’à où va allerce débat ? laisser libre cours à la création artistique ou bien respecter les autres peu importe le contexte ?