NOCES (2017), un film bouleversant

De nos jours, il reste beaucoup de jeunes filles, de femmes et malheureusement d’enfants qui sont forcées  à suivre des traditions traduites par leur familles comme un destin. NOCES, n’est ni un bon, ni un mauvais film puisqu’il est nécessaire de montrer la réalité.

C’est le réalisateur Stéphan Streker qui a décidé de retranscrire l’histoire dramatiquement vraie de Zahira, (Lina El Arabi) jeune belgo-pakistanaise de 18 ans, forcée par sa famille dont elle est très proche, au mariage traditionnel.

L’ironie se fait alors avec le choix de son mari, qu’elle doit faire avec Skype, mêlant donc la technologie et une phrase frappante de la mère (Neena Kulkarni), visant un parallèle avec les traditions et le monde actuel : « Il faut vivre avec son temps. »

L’intrigue va de ce fait résider sur la révolte de Zahira envers sa famille ; « Bin ouai je résiste, bien-sûr que je résiste. »

On aura, la démonstration continuelle de chantages affectifs, mais surtout de menaces comme celle que lui dit le père (Bakak Karimi) : « Ou tu rentres chez nous, ou tu es morte ! » Ces menaces, entraînant alors l’indignation et la colère des spectateurs.

La structure des dialogues, les réactions des personnages et le jeu crus des acteurs, vont nous ramener en débat avec la société et ces mêmes traditions mêlant la religion souvent dans des buts malsains, notamment sur des termes récurant dans le film tels que : la dot, l’honneur, le paraître et l’injustice. Au centre bien-sûr, nous avons l’inégalité entre hommes et femmes avec une phrase de la sœur (Aurora Marion) : « Évidemment que c’est injuste, on est des femmes qu’est-ce que tu crois ! »

Sans ce film nous avions tous déjà une image de ce qu’était le mariage forcé pour ces jeunes filles, mais cette image était trouble. En vérité, moi-même je ne pensais pas que ce genre de « traditions » pouvait être aussi compliqué encore plus dans la nature humaine elle-même parce-que dans tout cela, c’est le terme d’honneur qui revient mais dans ce cas, qu’est-ce que l’honneur ? S’il a tant d’importance, est-il palpable ? Quand il déchire des familles, a-t-il un prix ? Est-ce juste une dot ?

Enfin, devant ce film et surtout son dénouement, je n’ai cessé de me poser des questions. C’est alors que j’ai repensé, à cette avocate féministe d’origine tunisienne ayant failli subir le même destin, Gisèle Halimi, qui disait dans une biographie : (Le lait de l’oranger) ; « Le rôle que Dieu nous attribuait me semblait bien falot. Et puis, pourquoi naître femme serait-il le mauvais lot de l’existence, une sorte de faute à payer, à racheter ? »

Ady Anne-Sophie TL1