Thierry Fontaine : Echo

Du 2 Septembre au 5 Novembre 2017, la Cité des Arts de Saint Denis accueille une exposition de photographies de l’artiste réunionnais Thierry Fontaine, nommée « Echo ».

Exposition qui réunit une centaine de photographies dont une autre partie est exposée au FRAC Réunion de Piton Saint -Leu dans une demeure du 19e siècle : la Maison Bédier.

Thierry Fontaine, l’artiste réunionnais, est parti se former dans une École Supérieure des Arts Décoratifs à Strasbourg. Il nous emporte, ici, dans un nouveau type de projet en exploitant la sculpture, l’importance du geste et de l’action par la photographie. Ce qui rend ses œuvres imprévisibles, énigmatiques et paradoxales par des détails subtils qu’il va lui même orchestrer. Il joue sur d’imposants cadres qui permettent de mettre en scène des acteurs, des objets ou des paysages afin de faire passer un message ou tout simplement exploiter d’autres œuvres d’art qui appartiennent à d’autres artistes contemporains. Ce qui à pour but d’attirer l’attention des spectateurs, « Ces scènes, rigoureusement pensées,ouvrent un espace réflexif sur la contemporanéité du monde dans lequel il agit » cite la commissaire d’exposition Dominique Abensour,  et le faire réfléchir.

Thierry Fontaine témoigne dans ses photographies des expériences vécues, de faits et gestes qui mobilisent le corps, l’espace et le temps. Il utilise les extérieurs du type maritimes, forestiers ou encore urbains qui sont quelque peu ambigus puisque on ne peut pas localiser ces lieux. Le choix de ces lieux cosmopolites est lié ses origines. Il essaie transmettre les multiples facettes de la culture réunionnaise. De plus les espaces qu’il choisit sont typiques de l’île de la Réunion, la mer, la forêt et la ville.

Mais la photographie n’est pas son seul moyen d’expression, il utilise d’autres outils artistiques par exemple la nature humaine. Dans  « Cri nu » ou « Cri lourd », il utilise le corps, le met à nu, il le modifie jusqu’à mettre de l’argile sur le torse du modèle pour créer un message « comme pour évoquer la construction complexe de l’identité réunionnaise » interprète  Mme Abensour.

Il a surtout cette imprévisibilité d’utiliser un décor ou un modèle qui n’a rien à voir avec celuici pour tromper son public. La photographie « Rire encore » met en scène une femme assise qui vend des têtes de morts, faites en perles, qui l’entourent. En effet, à première vue tout paraît normal mais en réalité Mr Fontaine a construit ce tableau , il a choisi le personnage, travaillé la luminosité (effet de contre-jour) et choisi les accessoires dont il fait la promotion car ces sculptures appartiennent à un autre artiste.

Mais dans certains clichés, il va rester classique. Les natures mortes obéissent a un genre qui lie la vie et la mort avec des images saisissantes comme le cliché « Le troisième souffle » où des cœurs sanglants sont posées dans les racines d’un arbre. Il joue aussi avec les effets miroirs. Les « Paysages », habillés de gouttes noires et « Le temps quand il vient 2» sont des fictions mélangeant réel et irréel. Ils reflètent deux mondes augmentant ainsi notre champ de vision et multipliant notre approche de l’environnement.

Un artiste, un créateur, un sculpteur, un photographe, tellement de mots pour décrire Thierry Fontaine, pour montrer la diversité de son travail et l’abondance de richesse que contient son œuvre . C’est un artiste entier qui s’adapte à n’importe quel environnement et qui le transforme instantanément en art.

L.I, Term L