Une semaine haute en couleur

Cette semaine, l’île de La Réunion a fait face à un mouvement majeur : les gilets jaunes. En effet, ce mouvement qui a débuté le samedi 17 novembre s’est poursuivi pendant plus d’une semaine. Bon nombre de barrages ont été érigés sur nos routes bloquant leurs accès. Cette manifestation ne se déroule pas seulement ici sur notre île mais également dans l’Hexagone tout entier. Elle a été mise en place pour dénoncer les injustices dont nous faisons preuve comme les retraites, la hausse des prix du carburants, le taux de chômage élevé , la vie chère et la pauvreté. Environ 40 % de la population réunionnaise serait sous le seuil de la pauvreté alors que la vie sur notre territoire est qualifiée de vie chère. Par ailleurs, une autre revendication de la population française est que notre président démissionne, revendication pour le moins osée. En revanche, ce qu’il faut bien distinguer est la manifestation de jour et les dégâts causés la nuit car ce sont deux mouvements totalement différents. De par ces nombreux débordements de nuits, la préfecture a tenu à mettre en place le mardi 20 novembre, un couvre-feu qui a été repoussé jusqu’à dimanche matin. Mesure inédite dans notre île qui concerne donc 14 communes. Toute circulation est donc impossible de 21h00 à 6h00 du matin pour tout automobiliste sauf ceux disposant d’une attestation de leur employeur ou de leur contrat de travail. Les autres s’exposent à des amendes de 38€. Comme constaté les écoles ont donc été fermées toute la semaine dernière. L’économie de l’île est toujours à l’arrêt car plus aucun magasin n’est ravitaillé, les grandes surfaces n’ont presque plus de stocks et tous les autres magasins sont fermés ou presque. Les aéroports sont eux aussi à l’arrêt ou partiellement de par le non-arrivage du kérosène, les vols ont donc soit été repoussés ou annulé, soit été avancés. En France, durant le week-end du 24-25 novembre, les manifestants se sont rendus Paris afin de faire entendre leur mécontentement. La police et la gendarmerie quant à elles sont très sollicités en cette période de crise. Plus de 103 personnes ont été interpellées suites aux pillages, aux dégradations et aux incendies. Interpellations qui, pour quelque-unes ont finies au tribunal. François Hermet, maître de conférences en Sciences-Économiques à l’Université de la Réunion, a déclaré « Il est important de différencier le mouvement des ‘gilets jaunes’, pacifique et bon enfant la journée, de ce qui se passe une fois la nuit tombée ». La ministre de l’outre-mer, Annick Girardin, quant à elle, est sur l’île du 26 novembre au 2 décembre afin de rencontrer les manifestants. Elle a également déclaré que « Ce qui se passe à la Réunion était prévisible » selon franceinfo. Mais aussi prévisible que cela puisse être pourquoi n’avoir pas réagi avant ?

Cette semaine était également celle du Black Friday. Une mode qui nous vient des États-Unis et qui a pour but de mettre des articles en soldes avant les fêtes de fin d’années. Les enseignes profitent donc de cette semaine pour faire baisser les prix de leurs produits. Cependant, nous pouvons noter une chose c’est que les remises sur les articles dans l’Hexagone et ici à la Réunion ne sont pas les mêmes. Un article qui passe à 60-70 % en Métropole est ici à 30-20 %. Le concept de cette journée est de casser les prix. Pour les différentes enseignes, il marque le pic des ventes de fin d’année. L’an dernier ce concept a généré 3 millions de dollars de ventes en ligne sur le territoire américain. Mais peut-on vraiment parler de Black Friday en France alors que toute cette semaine n’a été sous le coup des gilets jaunes ? Ne devraient-on pas parler plutôt de Yellow Friday ou encore de semaine jaune ?

Nous terminerons avec une petit point météo. Cette semaine la grisaille et la pluie ont été au rendez-vous. Mais au fil des journées, quelques petits points jaunes ont pu être aperçus dans nos paysages que ce soient des éclaircies ou nos manifestants vêtus de leurs gilets jaunes.